Témoins d’amour, témoins de vie : Objets et images de l’intime

Appel à communication : Journée d’étude

« Témoins d’amour, témoins de vie : Objets et images de l’intime »

Organisée par le centre de recherche D.I.R.E. (Déplacements, Identités, Regards, Ecritures) de l’Université de la Réunion, la journée d’étude intitulée ‘Témoins d’amour, témoins de vie : Objets et images de l’intime’ aura lieu le vendredi 23 octobre 2015, à Saint Denis, sur le campus Moufia de notre Université.

Argumentaire :

Comment a-t-on donné forme, donné corps à l’amour à travers les objets, les images, les correspondances, hier et aujourd’hui ? La journée de recherche se veut axée sur une lecture de ces preuves, témoins du sentiment et du discours amoureux à travers les siècles.
Matérialiser le sentiment amoureux révèle différemment la relation à l’autre et conforte les émotions à exprimer. Les offrandes à l’être aimé sont autant de témoins de la relation amoureuse, autant de preuves, de traces de subjectivités passées. Elles sont signe de l’amour : le sentiment qui relie à distance Balzac et madame Hanska est littéralement scellé grâce à l’utilisation d’un cachet identique par les deux amants qui se sont mutuellement envoyé leur sceau. Mais ces offrandes peuvent être aussi le signe de l’échec de la liaison – en cas de demande de restitution des lettres et des gages d’amour. Elles peuvent aussi supposer un contrat et, de ce fait, s’avérer aliénantes. Prolongement du corps de l’autre absent, comme réifié, l’objet devient, à son tour, fétiche ; envoyé par courrier, le présent participe comme la lettre d’une économie du don (Mauss, 1924). Parfois, l’épistolier se veut comptable de cet échange, te l Diderot numérotant, dénombrant avec une précision inquiète les lettres qui circulent entre lui et Sophie Volland.
Les sujets abordés pourront avoir une dimension non seulement écrite, visuelle (images, arts visuels) mais également tactile (objets fabriqués, matériaux divers), gustative (colis de nourriture), sonore ou olfactive – c’est le pétale odorant de son jasmin que joint le poète à sa lettre d’amour. Les preuves, anciennes ou récentes, seront analysées à travers un questionnement constant de la relation à l’autre. On s’interrogera sur l’identité de l’autre, de celui à qui s’adressent les offrandes, le destinataire de l’amour.
Nous nous intéresserons également aux concepts de legs, de mémoire. Ces objets qui créent un lien avec un passé révolu, oublié, sont un moyen de connaître ce passé, de lutter contre l’oubli de moments intimes, échos de générations disparues. On prendra par ailleurs en compte l’évolution de l’objet offert à travers le temps et les multiples lectures qui peuvent en résulter. Quel statut revêt l’objet intime que l’on dévoile au public ? La frontière entre le privé et le public, la notion de patrimoine, de descendance seront des éléments clés de cette journée d’étude.
Les sujets abordés pourront par exemple traiter de :
• Correspondances intimes
• Offrandes à l’être aimé
• Objets d’art (ou objets fabriqués)
• Ouvrages littéraires
• Photographies
Merci de nous envoyer vos propositions (400 mots maximum) avant le 31 juin 2015 : florence.pellegry@univ-reunion.fr, sandra.saayman@univ-reunion.fr, francoise.sylvos@wanadoo.fr. (Les propositions de communications des doctorants seront les bienvenues).